Courte Echelle

Les deux enfants de Patrick Messina grimpent et courent partout dans la série « Courte échelle », disparaissent presque dans leur environnement, semblent se servir du territoire pour comprendre le monde qui les entoure. Héritier de la douleur inhérente à l’exil que lui a transmise son père, qui implique de ne jamais vraiment se sentir chez soi, le photographe s’approprie enfin une part du territoire grâce à l’adhésion sans réserve de ses enfants à la Bretagne de leurs vacances. Il nous fait partager la joie et l’exubérance de cette exploration spontanée.
Pour Messina, ces photographies pourraient bien être la reconstitution d’épisodes de son propre passé, ce qui leur qui donne un cachet onirique et mélancolique. On y retrouve les mêmes thèmes de l’enfance et de la mémoire que dans l’œuvre du réalisateur soviétique Andrei Tarkovsky qui disait : « J’ai hâte de voir ce rêve dans lequel je serai à nouveau enfant, dans lequel je serai à nouveau heureux parce que tout sera encore devant moi, tout sera encore possible. »
À l’instar de Tarkosvky, Patrick Messina a créé un paysage autobiographique dans lequel la vie de famille s’entremêle au thème de l’histoire et à la question de ce que peut bien nous réserver l’avenir.